Profil épidémio-clinique, fonctionnel et de sensibilisation aux allergènes chez les asthmatiques suivis en consultation en milieu Africain à Libreville, Gabon / Epidemiological-clinical, functional profile and sensitization to allergens in asthmatics followed in consultation in an African environment in Libreville, Gabon

Introduction : La prévalence de l'asthme au niveau national est inconnue. L'objectif était de déterminer la prévalence hospitalière de l'asthme et la sensibilisation aux pneumallergènes standards.Patients et Méthodes : Il s'agit d'une étude transversale, rétrospective qui a consisté en l'analyse descriptive de 164 dossiers de patients asthmatiques reçus pour consultation au CHU de Libreville sur une période d'activité de 36 mois. La mesure du VEMS pré et post-bronchodilatateur ainsi que les prick-tests ont été réalisés. Les extraits standardisés suivants étaient testés : Dermatophagoïdes pteronyssinus et farinae, les phanères (chien et chat), les plantes vertes (Cynodon dactylon) et les moisissures (Alternaria sp). Résultats : Des 2798 patients reçus en consultation de pneumologie, 164 l'étaient pour un asthme soit une fréquence 5,8%. Parmi les 164 patients asthmatiques 59,8%(n=98) étaient des femmes avec un sex-ratio à 0,67. La moyenne d'âge de la population d'étude était de 31±18,1 ans, des extrêmes de 5 et 81 ans. Plus de la moitié des patients résidait en milieu urbain (59,7%), et était sans revenu (50,7%). L'asthme était associé à la rhinite allergique dans 72,6%. Seuls 45 patients avaient réalisé les prick tests parmi lesquels la sensibilisation aux acariens (n=37/45 ; 82,2%) était fréquente et dominée par Dermatophagoïdes pteronyssinus (n=32/37 ; 86,5%). La sensibilisation à Blomia tropicalis était de 73,0% (n=27/37). La sensibilisation aux phanères d'animaux (chiens et chats) était observée chez 9 patients (n=9/45 ; 20,0%). Aucune sensibilisation à l'Alténaria sp n'a été relevée. Le déficit ventilatoire obstructif proximal et distal a été observé dans 45,8% des cas (n=60/131).Conclusion : La prévalence de l'asthme est relativement élevé dans notre contexte d'exercice. Le taux sensibilisation révélé est le témoin d'une forte pression allergénique exercée par l'environnement domestique

Introduction: The national prevalence of asthma is unknown. The objective was to determine the hospital prevalence of asthma and sensitization to standard airborne allergens. Patients and Methods: This is a cross-sectional, retrospective study which consisted of the descriptive analysis of 164 records of asthmatic patients received for consultation at the University Hospital of Libreville over a period of activity of 36 months. Measurement of pre- and post-bronchodilator FEV1 as well as prick-tests were performed. The following standardized extracts were tested: Dermatophagoides pteronyssinus and farinae, skin appendages (dog and cat), green plants (Cynodon dactylon) and molds (Alternaria sp).Results: Of the 2798 patients seen in a pulmonology consultation, 164 were for asthma, i.e. a frequency of 5.8%. Among the 164 asthmatic patients 59.8% (n=98) were women with a sex ratio of 0.67. The average age of the study population was 31 ± 18.1 years, extremes of 5 and 81 years. More than half of the patients lived in urban areas (59.7%), and had no income (50.7%). Asthma was associated with allergic rhinitis in 72.6%. Only 45 patients had performed prick tests,among which sensitization to house dust mites (n=37/45; 82.2%) was frequent and dominated by Dermatophagoides pteronyssinus (n=32/37; 86.5%). Sensitization to Blomia tropicalis was 73.0% (n=27/37). Sensitization to animal dander (dogs and cats) was observed in 9 patients (n=9/45; 20.0%). No sensitization to Altenaria sp was noted. Proximal and distal obstructive ventilatory deficit was observed in 46.5% of cases (n=60/130).Conclusion: The prevalence of asthma is relatively high in our exercise context. The sensitization rate revealed is the witness of a strong allergenic pressure exerted by the domestic environment.

Leptospirose, une étiologie de fièvre prolongée peu diagnostiquée. A propos d'une observation

Les conditions bio-climatiques prédisposent à la transmission de la leptospirose au Gabon. Paradoxalement, cette affection est rarement voire peu diagnostiquée par les praticiens de ce pays. Nous rapportons une observation de leptospirose révélée par une fièvre au long cours

Apport du Crag-Test serum dans le diagnostic de la cryptococcose neuroméningée en milieu rural. A propos de deux observations

Introduction : La cryptococcose neuro-méningée est la plus commune des affections mortelles du Système Nerveux Central chez les patients immuno-déprimés en Afrique Subsaharienne. Il s'agit alors d'une véritable urgence diagnostique et thérapeutique, d'où la mise en œuvre des tests diagnostiques rapides et efficace. Le Crag-Test serum (Antigénémie cryptococcique) pourrait alors se révéler utile sur ces terrains particuliers en milieu rural africain. Observation : Nous rapportons deux cas de cryptococcose neuro-méningée chez deux patientes âgées respectivement de 48 et 38 ans au regard du terrain d'immuno-dépression acquis, la présence de levure encapsulée à l'examen du liquide cérébro-spinal à l'encre de Chine dans un cas et la positivité du Crag-test serum dans les deux cas. La présence d'emblée de facteurs de mauvais pronostic expliquaient l'issue fatale. Conclusion : Compte tenu de la gravité potentielle de cette affection, le Crag-test serum devrait être facilement accessible et disponible pour un diagnostic rapide et une prise en charge précoce et efficace afin de limiter la morbi-mortalité

Epidemiologie de la tuberculose infantile au Centre Antituberculeux de Libreville de 1997-2001

Nous avons realise une etude retrospective pour determiner les caracteristiques epidemiologiques des patients tuberculeux de moins de 15 ans suivis au Centre antituberculeux de Libreville de 1997 a 2001 afin d'en ameliorer la prise en charge. Les donnees reprenaient l'age; le sexe; la notion de BCG; le statut social; le type de maladie tuberculeuse; le statut VIH et l'issue du traitement. L'analyse statistique a ete faite grace au logiciel Epi Info. La tuberculose concernait 9d'enfants avec un sex ratio de 1.02 ; la tranche d'age de 0 a 4 ans etait la plus atteinte. Trois quarts des enfants provenaient des zones defavorisees et 90etaient vaccines par le BCG. L'incidence de la tuberculose n'augmente pas d'une annee a l'autre. Nous avons determine 77(n= 433) de tuberculose pulmonaire et 23(n= 129) d'extra pulmonaire. Aucune meningite ni miliaire n'a ete retrouvee. La bacilloscopie etait positive dans 21des cas de tuberculose pulmonaire et la serologie VIH positive chez 4;4des enfants testes. Le taux de succes est de 54; la mortalite imputable a la tuberculose de 0;7; et 37des enfants suivis sont perdus de vue. Le depistage des enfants doit etre poursuivi autour des cas bacilliferes; de meme que la vaccination chez le nouveau-ne. Le traitement antitu- berculeux doit etre gratuit et supervise comme recommande par l'Organisation Mondiale de la Sante

Lupus systémique familial. Première observation au Gabon

Le lupus familial est rare, et le mode de transmission complexe et polygénique. La transmission génétique serait liée à des gènes codant pour des traits auto-immuns, et à des gènes régulateurs ou accélérateurs de la maladie, dont l'expression serait amplifiée par l'environnement chez des patients/familles prédisposés. Les observations portant sur le caractère familial du lupus sont rarement retrouvées dans la revue de la littérature noire africaine. Nous rapportons les particularités retrouvées entre une mère et sa fille chez qui le diagnostic de lupus a été retenu sur les critères de l'American College of Rheumatology (ACR), dans une population de 103 patients lupiques régulièrement suivis dans le service de médecine interne du CHU de Libreville. Les manifestations cutanées, rhumatologiques, hématologiques et immunologiques étaient communes, la gravité moyenne du lupus lors du diagnostic dans les deux cas (SLEDAI à 9 et 11) mais sévère dans l'évolution de la maladie chez la fille ; avec des complications majeures (néphrite, vascularite, polyarthrite diffuse, diabète myopathie et ostéoporose cortico-induits, tuberculose). Le décès survenait à 2 ans du diagnostic chez la mère et 27 mois chez la fille